Michka, un conte de Marie Colmont

18 Décembre 2011 , Rédigé par Marie Publié dans #Albums

Michka de Marie Colmont, illustrations d'Olivier Tallec

Père Castor, 2011

Petit rappel de cette histoire bien connue :

Michka décide de quitter la maison de sa jeune maitresse Elisabeth qui ne respecte aucun de ses jouets. Accompagné d'un roitelet farceur, Michka découvre une autre vie, courir dans la neige, manger un pot de miel, aider le renne de noël à faire sa tournée... Mais quand ils arrivent à la dernière maison, il ne reste plus de jouets pour le petit garçon. Michka s'asseoit alors dans l'une des bottes et attend tranquillement le réveil de l'enfant.

Pour célébrer les 80 ans du Père Castor (éditeur depuis 1931 !), Flammarion réédite le célèbre conte de noël Michka publié pour la première fois en 1941. La version 2011 reprend le même texte, celui de Marie Colmont mais illustré par Olivier Tallec. J'aime beaucoup le travail de cet illustrateur notamment dans La croûte, Le slip de bain, Grand loup et petit Loup sans oublier les fameux Rita et Machin bien sûr, j'ai donc été ravie de cette initiative surtout en voyant la superbe couverture de Michka et la bouille toute ronde du petit ourson.

Mais à la lecture de cet album, j'ai été frappée par l'atmosphère sombre et froide qui se dégage de ces magnifiques illustrations bleutées. Ce n'est pourtant pas l'impression que j'avais de Michka quand j'étais enfant. Cette fois, peut-être parce que je le lis avec des yeux d'adulte, j'ai trouvé ce conte terriblement pessimiste et douloureux et je pense que ce sentiment est renforcé par les dessins et la palette de couleurs froides choisie par Olivier Tallec. Malgré la blancheur de la neige, la forêt dans laquelle s'enfonce Michka est presque inquiétante avec toujours des zones d'ombre même en pleine journée.

Et puis, j'ai trouvé qu'il manquait un élément crucial dans la dernière double-page. Michka est tout seul devant un tas de bois sombre et imposant à attendre que le petit garçon se réveille mais on ne voit aucun élément chaleureux (comme l'enfant endormi dans son lit, le sapin de noël ou un feu de cheminée par exemple...) qui montrerait que le sacrifice du petit ourson n'est pas vain ou qui donnerait une touche d'optimisme.

La version 2011 me semble donc beaucoup plus sombre et cruelle que l'originale, à moins que ce ne soit parce que j'ai grandi...

Michka