Frankenweenie, Tim Burton
The Walt Disney Compagny
Date de sortie : 31 octobre 2012
J'aime l'univers de Tim BURTON depuis longtemps et malgré quelques récentes déceptions (la plus grande étant l'épouvantable Alice au pays des merveilles), je ne pouvais pas rater Frankenweenie. J'y ai retrouvé l'atmosphère à la fois merveilleuse et gothique qui m'avait tant plu dans L'étrange noël de Monsieur Jack et Les noces funèbres.
Frankenweenie, c'est l'histoire de Victor et de son amour pour son chien Sparky. Victor est un garçon solitaire passionné de sciences plutôt que de sport, il préfère passer ses journées à bricoler dans le grenier familial ou à jouer avec son chien au gran dam de son père qui aimerait bien le voir jouer au baseball comme tous les petits garçons.
Un jour, Sparky est victime d'un accident, il est renversé par une voiture. Victor n'accepte pas la mort de son chien et quand sa mère lui explique que Sparky sera toujours présent dans son coeur (qui n'a jamais entendu cette horrible et pathétique phrase ?), Victor lui répond avec une innocence touchante qu'il ne veut pas que son chien soit dans son coeur, il veut juste qu'il soit là, à ses côtés.
Grâce à son professeur de sciences qui apprend à ses élèves que même mort un corps réagit aux implusions électriques, Victor reprend espoir et décide de ramener son chien à la vie. Mais quand ses camarades de classe découvrent ce que Victor a fait, ils décident à leur tour de ressuciter certaines créatures...
Frankenweenie est un court métrage réalisé par Tim Burton en 1984 alors qu'il était animateur pour les studios Disney. Jugé trop sombre et effrayant pour le jeune public, il est refusé. Mais 28 ans plus tard et après quelques succès au box office, le réalisateur en fait un long métrage que Disney accepte et c'est une réussite.
D'abord, parce qu'il est réalisé en stop motion (comme pour L'étrange noël de Monsieur Jack). C'est une technique d'animation image par image avec des marionnettes qui donne à ce film un aspect rétro comme venant d'un autre temps, le temps de l'enfance. Cette impression est renforcée par l'utilisation du noir et blanc qui ajoute une dimension onirique au film.
Ensuite, parce que Tim Burton réussit à épouser parfaitement le point de vue de l'enfant avec une grande sensibilité. Les réactions de Victor ont la candeur désarmante de l'enfance et ses camarades ont la naïveté et la cruauté de cet âge pas si tendre.
Les personnages qui gravitent autour de Victor sont des créatures à la fois monstrueuses et touchantes créant une impression d'inquiétante étrangeté. Cette galerie de personnages et de nombreuses scènes du film sont propices à toutes sortes de références : Frankenstein, Dracula, La famille Adams, Godzilla et d'autres films de Tim Burton comme Sleepy Hollow pour la scène finale au sommet du moulin... Univers hétéroclite et familier où on se surprend à déambuler avec plaisir dans un cimetière à la recherche de Sparky et où on frémit à l'idée d'y croiser l'effrayant colosse !
Bref, j'ai adoré ce film et la cerise sur le gâteau, c'est cette fin qui se joue de la morale et nous rappelle que tout est possible.
Un coup d'oeil sur la bande-annonce achèvera de vous convaincre !